L'Âge Jaune est marqué par la fondation du Palladium, ainsi que par sa domination politique et financière d'une grande partie du cybermonde.
Fondation de Palladium-City
La guerre civile elmérienne avait plongé le nord du continent dans le chaos. De nombreuses tribus quittèrent le pays pour trouver refuge ailleurs, principalement en direction de l'Est. Vivant de chasse ou de rapines, elles adoptèrent au début un train de vie nomade, toujours inquiètes des éventuelles armées lancées à leur poursuite. L'une d'entre elles finit par arriver sur la cote. Certains historiens affirment que c'était la tribu du Pingouin. Nul ne le sait avec certitude. Toujours est-il qu'arrivé au bord de la mer, cette tribu ne pouvait aller plus loin, ne disposant d'aucun bateau, et ne sachant pas si des terres existaient par delà l'océan.
Les membres de la tribu décidèrent alors de s'installer sur le rivage. Les terres étaient fertiles, contrairement aux landes gelées qu'ils avaient traversées. Le sol était riche. Le climat presque agréable. Une ville fut alors fondée. Elle fut nommée Palladium-City.
Pendant ce temps, la République de Kraland et l'Elmérie Naaro-Elmérienne avaient étendu leur influence au détriment de l'Empire Brun.
Invasion de l'Atasie et de l'Underground
Voulant oublier les années noires passées en Elmérie, les palladionautes décrétèrent la fête permanente. Libérée du carcan autoritaire elmérien, la population décida de passer sa vie à s'amuser.
Sans se soucier de la gestion des ressources, qui semblaient inépuisables, Palladium-City connut alors des années folles, chaque citoyen se jetant toutes les nuits dans les fêtes les plus délirantes. La ville était connue dans tout le cybermonde pour avoir le plus grand nombre de discothèques par habitant. Le champagne coulait à flot tandis que la jeunesse atteignait les paradis artificiels dans les parfums des champignonz.
Une des figures de cette époque est Dorothée, la grande coqueluche des soirées palladionautes, considérée comme la grande philosophe du Palladium, et qui a résumé toute l'idéologie de ce moment par ces quelques mots : "Le Palladium, parce qu'en plus d'abord !" Ses préceptes de vie sont encore étudiés de nos jours dans les écoles palladionautes. Ils se résument à une façon épicurienne de prendre la vie...
Les fêtes occupant tout leur temps, aucun palladionaute ne remarqua l'avancée des armées naaro-elmériennes vers Palladium-City, annexant l'Atasie et l'Underground au passage.
L'Elmérie aux portes de Palladium-City
Mais la gestion délurée conduisit Palladium-City au bord de la faillite. L'indice boursier GDICORP s'écroula brutalement, la banque centrale se trouva à court de liquidités, les prix s'envolèrent, le palladollar ne valait plus que le prix du papier sur lequel il était imprimé.
Le choc fut immense pour la population qui pensait pouvoir passer sa vie à s'amuser. Mais l'âge d'or semblait révolu : des enfants affamés mendiaient dans les rues, des épidémies d'elmérisme commencèrent à frapper la région...
Pour couronner le tout, les forces naaro-elmériennes décidèrent de profiter de la crise pour attaquer Palladium-City ! Une division surarmée s'amassait aux frontières.
Intervention kralandaise
Les dirigeants de la ville cherchèrent à constituer une armée de fortune, mais la population, qui ne connaissait que la fête, n'avait aucune idée de la façon dont il fallait tenir un fusil.
La situation était telle que le Palladium n'eut comme solution que d'appeler la République de Kraland à la rescousse. Celle-ci rassembla ses forces et attaqua l'armée maléfique sur son flanc. Après plusieurs heures de combat, les naaro-elmériens furent repoussés. Kraland avait sauvé Palladium-City des armées démoniaques.
Occupation kralandaise
En contre-partie de son intervention, Kraland transforma Palladium-City en ville-satellite. Le socialo-graffitisme fut alors imposé et la production relancée. La famine fut conjurée et les épidémies repoussées.
Dans les premiers mois, la population fit la fête à ses libérateurs mais peu à peu le mécontentement grandit. Une occupation "gentille" était plus agréable qu'une occupation "méchante", mais c'était une occupation quand même. Des groupes de nationalistes se créèrent et commencèrent à comploter pour recouvrer l'indépendance du Palladium.
Les nationalistes commencèrent à perpétrer des attentats contre les forces d'occupation kralandaise : assassinats de commissaires politiques, sabotages de coléoptères kras...
La République de Kraland tenta de restaurer l'ordre en utilisant la manière forte. Des rebelles palladionautes furent expédiés dans des camps de rééducation en Translavonie et Kraland mit fin au peu d'autonomie de Palladium-City.
Libération de Palladium-City
Poussé par les groupuscules nationalistes, la population se souleva contre son allié d'hier et chassa les commissaires politiques kralandais. En prise avec une guerre délicate avec l'Empire Brun, Kraland ne réagit pas et abandonna sa tutelle sur la ville. Palladium-City était à nouveau libre.
Ne sachant pas comment construire l'avenir radieux qui semblait s'ouvrir désormais à elle, la population confia le pouvoir aux Marcantistes, groupuscule nationaliste radical, qui lui promettait monts et merveilles, en sus de la liberté absolue.
Offensives palladionautes
Une fois au pouvoir, les Marcantistes mirent en place un régime autoritaire, trahissant les aspirations de la population. Le pouvoir était désormais détenu par le Conseil Restreint, dont l'idéologie était à mille lieux de l'ambiance festive des années folles palladionautes. Le slogan adopté par le Conseil Restreint fut "le pouvoir au pognon !"
Le réveil fut douloureux. Le Conseil Restreint décida de se vouer au banano-capitalisme : l'ancienne jeunesse zazoue fut transformée de force en force ouvrière. Des milliers d'artistes se retrouvèrent à travailler à la chaîne dans les usines sous la surveillance de la police. Le Conseil Restreint augmenta le nombre d'heures de travail hebdomadaire jusqu'à assommer sa population au travail.
Les résultats ne se firent pas attendre : le Conseil Restreint redressa l'économie, engrangea des bénéfices énormes et établit la Palladium Corporation qui s'occupa de gérer tous les avoirs et territoires palladionautes.
Profitant de l'affaiblissement mutuel des autres nations en guerres, la Palladium Corporation établit des comptoirs dans une partie du cybermonde, drainant de nombreux produits et richesses en direction de Palladium-City.
Sécession de la Kradie
La richesse et l'ambition palladionautes étaient telles que le Conseil Restreint décida de ne pas s'en tenir là. Il parvint, à coups de corruption, à créer la zizanie parmi les dirigeants kralandais.
Suite à la crise dite des "17 minutes" (pendant lesquelles le canal de communication du Palais Présidentiel kralandais était tombé en panne suite à un sabotage), Speculoos, haut dignitaire kralandais, décida de lancer la rébellion. Il créa la Kradie, prétendant vouloir recréer le véritable esprit kralandais. En réalité, il était financé par le Palladium et obéissait à ses ordres.
Le schisme kralandais provoqua le réveil des nationalismes au sud du continent. Plusieurs provinces prirent leur indépendance. La République de Kraland semblait en fâcheuse posture. Personne n'aurait parié la moindre piécette sur son avenir : pourtant elle allait sous peu dominer le cybermonde.
Le cybermonde était encore à nouveau le théâtre d'affrontements terribles entre les empires, lorsqu'un homme se dressa face à l'injustice, Washingtoon, et réclama la création d'un tribunal cybermondial qui règlerait les conflits entre nations, sans devoir recourir à la guerre. Après avoir fondé son tribunal, il enjoignit tous les empires de déposer les armes et de s'en remettre à son sage jugement pour tous leurs conflits.
Hélas les empires cybermondiaux furent réticents à confier leurs mésententes au Justiciat, d'autant que le juge Washingtoon était lui-même accusé de népotisme et de partialité. En effet, craignant la République de Kraland, trop proche et susceptible d'envahir à nouveau le sud-est du continent, Washingtoon fit traîner tous les dossiers où il devait statuer en faveur de la république socialo-graffitique. Il traita en revanche avec célérité les dossiers avantageant la Palladium Corporation qui l'aurait, disait-on, corrompu. Le tribunal cybermondial fut ainsi de plus en plus délaissé et disparut complètement pour une longue période.
Considérant l'échec relatif du tribunal cybermondial, un autre homme se dressa pour réclamer la fin de l'ancien ordre : Bolo Polo, démagogue brillant mais aux discours longs, pompeux et incompréhensibles. Il s'en prit à l'organisation bipolaire du cybermonde (le Bien kralandais contre le Mal brun) et réclama l'institution d'un monde multipolaire plus respectueux des peuples.
Farouche ennemi de la République de Kraland et de l'Empire Brun, qu'il considérait comme le Janus aux deux visages d'une seule et même dictature, Bolo Polo entraîna un vaste courant contestataire dans le Sud-Est du grand continent. Mais sa carrière de tribun connut une fin tragique : lors d'un pompeux discours, il avala malencontreusement sa langue et mourut étouffé.
Ses fidèles, désemparés et pourchassés, se réfugièrent dans la région des 5 Pics où ils fondèrent l'École des Disciples, fidèle aux préceptes de Bolo Polo. Hélas comme personne ne comprenait réellement à quoi le maître voulait en venir, l'École se limita à donner des cours de cuisine.